La marquise et les éléments décoratif de l'entrée du Music Hall de l’Alcazar ont été conservés et réemployés pour former l’entrée de l’actuelle bibliothèque. Contrairement à ce qui est dit parfois, celle-ci n’est pas le réaménagement de l’ancien lieu de spectacle, entièrement détruit, mais une construction nouvelle édifiée sur son emplacement historique.
2004, 10000 M2 pour la lecture publique
Contrairement à ce que l'on peut lire dans plusieurs publications, le célèbre music-hall de l'Alcazar n'a pas été transformé en bibliothèque. Il a d'abord été converti en cinéma en 1930. Fermé pendant la seconde guerre mondiale, il réouvre comme salle de concert jusqu'en 1966 où il ferme définitivement devant sa faible fréquentation. Il est ensuite utilisé comme dépôt de meuble puis démoli en 1978.
L'implantation initiale de la bibliothèque à vocation régionale était envisagée par le Maire Robert Paul Vigouroux à l'Hôtel Dieu. Mais les contraintes de transformations de ce lieu classé étaient très couteuses et les professionnels du livre craignaient qu'un lieu aussi majestueux intimide les nouveaux lecteurs.
L'idée est poursuivie par son successeur Jean-Claude Gaudin qui décide de l'implanter sur le terrain dégagé par la démolition de l'ancien Alcazar contribuant ainsi au projet de requalification du centre ville. Le concours d'architecture est remporté par Adrien Fainsilber associé au Marseillais Didier Rogeon et validé en 1997 dans le programme national des BMVR.
Après 4 ans de travaux, la BMVR de l'Alcazar est inaugurée le 30 mars 2004 .
L'équipement est immédiatement très fréquenté y compris par les habitants du voisinage. Toutefois, le bâtiment très technique est couteux en entretien et fonctionnement. La Direction des bibliothèques manque de moyens pour le faire fonctionner avec l'ensemble du réseau de lecture publique. Un responsable culturel de l'époque a ce commentaire sibyllin : « Nous avons construit un phare mais nous asséchons le réseau ». Pour la petite histoire, il semble que le Directeur Général des Services à l'époque de l'engagement du projet pensait que la nouvelle médiathèque fonctionnerait avec le personnel de la bibliothèque Saint-Charles, précédente bibliothèque Centrale. Cette confusion pourrait être symbolique d'un manque crucial de personnel dans le service des bibliothèques. L'érosion des effectifs atteindrait 40% en 15 ans. Ce ne sont pas les seuls déboires de l'établissement, des polémiques internes complexes sur la gestion du personnel, des situations de mal être au travail, de harcèlement et un manque de transversalité dans le fonctionnement des divers départements perturbent durablement son fonctionnement. Le 15 juin 2022 le journal Marsactu a publié un article édifiant sur le sujet disponible en ligne faisant état des difficultés endémiques du services des bibliothèque en termes de management, de sous effectifs et de problèmes techniques.1
Il est ensuite fait appel au cabinet SCOOP Résonance dans le but de réaliser une série de réunions et en tirer un plan stratégique pour la candidature.
Finalement, il sera décidé de créer une association spécifique pour postuler à être Capitale Européenne de la culture. En effet, suite à l’échec de la candidature à l'accueil de l'America Cup, la création de cette association permettra en cas d’échec de lui en faire porter la responsabilité, ce qui a été exprimé de manière sibylline par un responsable culturel : «S'ils gagnent, nous gagnons avec eux et s'ils perdent, ils perdront sans nous». L'Adjoint à la culture de la Ville de Marseille, Serge Botey, a alors fait un gros travail de mobilisation des communes du territoire de la candidature puis il s'est agi de trouver une personnalité pour piloter la démarche. Le choix s'est finalement porté sur Bernard Latarjet, ancien président de l'Établissement Public Parc et de la Grande Halle de la Villette.
3 ans plus tard, au 3e trimestre 2008, la décision est prise, Marseille et son territoire qui déborde au départ des Bouches du Rhône sera Capitale Européenne de la Culture en 2013.
2007 Les Arts Visuels s'organisent en réseau
Cette année là un groupe d'association arts visuels2 ayant un lieu d'expo à Marseille afin de dynamiser la visibilité des expos créent Marseille Expos. Cette association, devenue aujourd'hui PAC (Provence Art contemporain) organise depuis 2009 une manifestation collective : le Printemps de l'Art Contemporain. Le PAC est un réseau d'acteurs œuvrant dans le champ de l'Art Contemporain, institutions, galeries privées, lieux de production-diffusion, des structures nomades et de nombreuses associations. Son action a pris une dimension régionale et elle a pris le nom de « Provence Art Contemporain ». Son objet est de promouvoir l’art contemporain auprès du public dans l’agglomération de Marseille en organisant des manifestations, des actions de communication. Elle se veut une plateforme d'échange et de mutualisation, de rencontres et de formation pour le secteur des arts visuels. Elle regroupe près de 75 membres et constitue en particulier un endroit de visibilité pour les lieux intermédiaires du secteur art visuel. Malheureusement ce modèle n'a pas pu être appliqué à d'autres champs, comme celui des arts de la scène ou de la littérature. Le Printemps de l'Art Contemporain est une des deux manifestations phare de cette discipline avec ART-O-RAMA qui clôture la saison estivale fin août.
1https://marsactu.fr/en-15-ans-les-bibliotheques-marseillaises-ont-perdu-40-de-leur-personnel/
2Jacqueline Nardini Conseillère Arts Visuel de la Direction de la culture indique : si ma mémoire est bonne car je n'ai plus d'archives à ce sujet il y avait notamment Porte Avion JJ Leberre, Atelier de Visu Soraya Amrane, Chateau de Servières,Triangle, Sextant et plus devenu Fraeme aujourd'hui.
À gauche : le chantier du Mucem et de la Villa Méditerranée. Conçue dans une proximité architecturale et programmatique maladroite avec le Mucem, la Villa Méditerranée a finalement trouvé une nouvelle affectation en accueillant, depuis 2022, la restitution de la grotte Cosquer.
À droite : le Mucem — Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée — héritier direct du musée d’Ethnographie du Trocadéro et du musée national des Arts et Traditions populaires. Lancé en 2003, le projet a connu plusieurs hésitations jusqu’en 2008, avant de bénéficier de l’élan décisif lié à la désignation de Marseille comme Capitale européenne de la culture, qui en a permis le véritable démarrage.
Les années de préparation
de la Capitale Européenne
Bernard Latarjet, Directeur de MP 2013 organise plusieurs rencontres au restaurant des Grandes Tables de la Friche et lance un appel à construire des projets collaboratifs et partenariaux . Cela aurait nécessité l'organisation d'échanges et de rencontres entre acteurs du territoire pour construire un espace collaboratif. In fine, l'appel de participation à la programmation de l'année capitale est publié sous forme d'appel à projet assez conventionnel. Paradoxalement, cela génère plutôt un espace concurrentiel peu propice aux projets collectifs. Le nombre de projets soumis est très important et une procédure d'instruction croisée assez fastidieuse est mise en place croisant les avis des institutions et de l'association porteuse. Finalement l'association coproduira 524 projets et en labellisera plus de 400, publiant un avant programme fin 2011. Malgré le nombre de projets retenus les déceptions seront nombreuses et les acteurs locaux en manque de visibilité et de soutien organiseront un Off, une première pour une Capitale Européenne de la Culture. Il y eut même un Alter-Off, ces deux programmations parallèles contribueront indéniablement à l'effervescence et au bouillonnement culturel de l'année Capitale. Le lien est établi avec les dispositifs Politique de la ville du territoire aboutissant à plusieurs composante du programme : programmation croisée, Quartiers Créatifs, Nouveaux commanditaires,
dispositif en direction du champ social (Cf Chap II-4-f Politique de la Ville et Capitale Européenne de la culture)
pour un bureau d'études
En 2009, dans la foulée de la labellisation en tant que Capitale Européenne de la Culture et dans le prolongement du Schéma Directeur, le bureau d'étude Propa-Consulting est missionné pour établir une méthode d'évaluation des politiques culturelles à Marseille. Un rapport très complet constituant une base de travail structurante, permettant de dépasser les velléités politiques ponctuelles est rendu le 15 octobre 2010. Les pistes tracées dans ce document étaient à même d'accompagner la rédaction du « Schéma Directeur Culture » suivant. Malheureusement la restructuration des services et leur regroupement en Délégations Générales, faisant passer la Direction Générale des Affaires Culturelles au rang de simple Direction associée à des péripéties dans la gouvernance de MP 2013 conduisent en 2010 à la réaffectation du Directeur des Affaires Culturelles en titre depuis 1996 (dans un premier temps à l'Inspection Générale des Services puis à la Direction de l'Ecole supérieure des Beaux-arts). En attendant la nomination d'un nouveau Directeur, un intérim est assuré jusqu'en juillet 2012 par la Déléguée Générale dont dépend dorénavant la Direction de la Culture et aucune suite n'est donnée aux préconisations du rapport de Propa-Consulting.
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