Acte 3 Tableau 2 : Structuration du panorama culturel - suite et fin

Publié le 17 novembre 2025 à 18:37

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  IInauguration de la place de la Joliette : un moment orchestré par Lieux Publics, sublimé par la mise en scène de Michel Crespin et les installations flamboyantes de la compagnie Carabosse.
Première grande transformation d’Euroméditerranée en 1998, la place a joué un rôle clé pour convaincre les investisseurs du potentiel de Marseille, avant d’être à nouveau remodelée en 2013.

Euroméditerranéenne, une grande opération de renouvellement urbain

RP Vigouroux est à l'origine en 1994 de l'opération d'aménagement urbain Euromed qui facilitera l'implantation d'établissements culturels majeurs le long du littoral des quartiers de la Joliette. et d'Arenc. Paradoxalement, cela contribue au déséquilibre de répartition des équipements culturels sur le territoire. Alors qu'avec la construction du Café Musique l'Affranchi, de la réhabilitation de la Buzine en Maison du Cinéma et de l’installation de deux compagnies : le Théâtre du Centaure et le Théâtre NoNo dans les quartiers est et sud, un rééquilibrage territorial des infrastructures culturelles avait débuté, celles implantées sur Euromed : FRAC, Silo, Théâtre de la Joliette, MUCEM, Villa Méditerranée, KLAP Maison pour la Danse, Friche Belle de Mai... remettent la balance en déséquilibre.

A gauche la Fête du vent sur les plages du Prado,

à droite le final de la première fête de la lumière sur le Vieux Port ©AlfonsAlt

Animations Urbaines

C'est une dynamique lancée au début des années 90 par la Direction de l'Animation, elle comporte 3 volets, le Carnaval, la Fête du vent et la Fête de la lumière.

Bien que ces projets n'aient pas été développés par les services culturels, ils constituent des moments forts de la vie culturelle au moins pour la Fête du vent et le Carnaval qui perdurent aujourd'hui. La Fête de la lumière quant à elle n'a pas trouvé sa vitesse de croisière.

Elle a connu 3 éditions : « Flamb'eau » sur le Vieux Port, « La Nuit du Soleil » au Palais Longchamp et « Orphée Illuminé » sur le Fort d'Entrecasteaux. Les scenarii et la réalisation de ces événements étaient confiés à l'Atelier Public d'Art de Science et de Technique (APAST) de la MJC Corderie. Si les deux premiers furent d'incontestables réussites, le troisième a dû être annulé pour cause de mistral trop violent. Elle a été brièvement relayée par un trophée des lumières lui aussi tombé en désuétude.

Les premières éditions du carnaval et de la Fête du vent ont aussi fait la part belle à la pyrotechnie réalisée par l'équipe de l'APAST .

Le Carnaval est une des seules opérations à impliquer les mairies de Secteur.

 

La Mode dans la ville

Maryline Bellieux-Vigouroux, épouse de Robert-Paul Vigouroux, à l'occasion de l'arrivée de son mari au poste de Maire décide de s'engager pour contribuer à donner une nouvelle image à Marseille en croisant les enjeux économiques et culturels sur le sujet de la mode.

Elle conçoit dès 1986 la création à Marseille de la « Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode » (MMMM). Sur les conseils d'Edmonde Charles-Roux, elle prend contact à Paris avec des sommités de ce milieu. Son projet se concrétise sous forme de triptyque : Formation-Création-Évènements Économiques et Culturels et investit en 1993 un immeuble de 3000 M2 au n°11 de la Canebière : 

 

En 2013 la MMMM organise une exposition événement : « Marseille M la Mode» dans le cadre du programme Marseille Provence Capitale Européenne de la Culture. L'organisme quitte les locaux de la Canebière pour s'installer dans 1200 M2 rue Fauchier, quartier de la Joliette en devenant : « Maison Mode Méditerranée », la partie « Musée de la Mode » rejoignant le Musée des Art Décoratifs au Chateau Borely. En 2021, nouvelle mutation de l'organisme qui devient le fonds de dotation Maison Mode Méditerranée bénéficiant pour son lancement de la vente aux enchère de sa collection de vêtements d'exception représentative de l'évolution de la mode au XXe siècle. Ce fond est destiné à accompagner par un système de bourses les jeunes stylistes.1

La Maison est aussi à l'origine d'un cursus à l'université Aix-Marseille, rassemblant une licence et deux masters spécialisés.

Le Dôme, un Zénith en dur

1994, IAM joue devant 8000 spectateurs pour l'inauguration du Dôme. La construction de cet équipement faisait partie du dossier 50 projets pour Marseille sur lequel RP Vigouroux avait fait campagne. Sa structure, imaginée par l'architecte Denis Sloan, rappelle explicitement celle d'une coque de navire posée à l'envers ou avec son arc de soutien, celle de l'écouteur d'un casque audio, a été réalisée par le chantier naval de Saint Nazaire. La salle modulable de 1200 à 8500 places à l'acoustique souvent décriée accueille une moyenne de 300 000 spectateurs par an. Sa programmation se construit au fil des tournées et des projets qui souhaitent s'y produire.

Bien qu'en dur, il figure dans le programme des Zéniths dont la construction était subventionnée par l'Etat et dont la gestion devait être confiée au privé. En 1995, sa dernière année de mandat, le Maire passa en force et installa le Dôme en régie municipale.2

1https://serielimitee.lesechos.fr/mode/news/tisser-le-lien-entre-la-mode-et-la-mediterranee-1952934

2https://www.laprovence.com/article/edition-marseille/3038674/la-bete-de-scene-fete-ses-20-ans.html

De gauche à droite et de haut en bas :

final du Carnaval 2004 avec la compagnie Transe Express / Batucada au parc Borély ;

final du Carnaval 2010 devant la mairie avec les KaRNaVIrES / Madame Carnaval sur le quai de la Fraternité.
Les premières éditions du Carnaval de Marseille se sont tenues sur le cours d’Estienne-d’Orves, rapidement jugé trop exigu. L’événement s’est ensuite déployé sur la Canebière, puis au parc Borély, avant de retrouver finalement le Vieux-Port.

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Commentaires

Rolbert Patricia
il y a 11 jours

Coucou Gilbert,
Je lis avec plaisir chacun des épisodes de l'histoire de la culture à Marseille
Beaucoup de souvenirs
Ton facebook me permet de suivre un peu ce qui se fait maintenant
Continues
Amitiés
Patricia