Acte 3 Tableau 1 Suite: 1975, Une charte /1976 un Office Municipal/Années 80, une dynamique associative

Publié le 1 septembre 2025 à 17:24

1975, Une charte qui formalise la politique culturelle

Le 18 juillet 1975, Gaston Defferre signe avec l'État une Charte Culturelle qui planifie dans un délais de 3 à 5 ans la fin de la réhabilitation de la Vieille Charité entamée depuis plusieurs années, des travaux au Musée des Beaux-arts, la création du Musée d'Histoire et l'aménagement du jardin de la Bourse, mettant ainsi fin à la polémique sur la préservation des vestiges, un aménagement de la Chapelle des Bernardines en auditorium pour le Conservatoire et l'extension du conservatoire sur les locaux libérés par le départ de l'École Supérieure des Beaux-Arts transférée dans de nouveaux locaux construits sur le campus de Luminy. Cette charte prévoyait aussi la création du théâtre de la Criée, des travaux pour l'Opéra de Marseille et du matériel de tournée pour le Ballet de Marseille Roland Petit.

L'auditorium pour le Conservatoire ne sera pas réalisé.

 

1976, Création de l'Office Municipal de la Culture et des Loisirs (OMCL)

Cet Office Municipal de la Culture et des Loisirs est créé autour d'un « Projet de décentralisation culturelle vers les banlieues » in Marseille Information N°80 janvier 1977.

Dans le N° 83 de la même feuille on lit dans un texte signé Gaston Deferrre :

« Notre politique culturelle est guidée par deux idées force :

- L'OUVERTURE, c'est à dire la multiplication des moyens de s'instruire, de se cultiver, de se distraire afin que la culture et les arts ne soient pas réservés à quelques privilégiés, mais accessibles à tous et principalement aux enfants.

- LA DECENTRALISATION, dont le but est de développer une vie culturelle et artistique au cœur des quartiers, à la recherche d'un public nouveau qui ne se déplace pas.»

La fondation de L'OMCL se fera en s'appuyant sur les Fédérations d'Éducation Populaire, car le réseau des Maisons Pour Tous, même s'il couvre imparfaitement le territoire, est mieux réparti que celui des structures culturelles.

Cet organisme porte plusieurs initiatives : Marseille en fête, les Festivals Populaires de Quartier, la décentralisation musicale, les ateliers de tiers temps pédagogiques dans les écoles, un fond d'intervention culturel en soutien à la création et aux projets associatifs...

Quatre années plus tard, le soutien aux associations culturelles apporté par l'OMCL est renforcé dans les quartiers sensibles par les tout jeunes dispositifs Politique de la Ville, comme on pourra le constater dans le chapitre qui leurs est consacrés plus loin.

En 1990 il sera la cheville ouvrière de l'accueil de la Biennale des Jeunes Créateurs en Méditerranée.

Il constituera l'outil de mise en œuvre de la politique culturelle en complément de la gestion des institutions culturelles par la ville jusqu'à la création de la Direction Générales des Affaires Culturelles en 1991.

Années 80, une dynamique associative ou l'appel du vide

La conjonction des dynamiques de soutien aux associations par l'OMCL et la Politique de la ville est probablement renforcé en 1981 par l'impulsion nationale donnée par Jack Lang nouveau ministre de la Culture du gouvernement de gauche. Dans un contexte de manque de lieux pour l'expression des propositions artistiques émergentes, les années 80 voient éclore bon nombre d’associations :

La JAPAC : Jeune Association pour l'aide à la création et Régie Réponse, toutes deux tournées vers la régie de spectacle. Tout en procurant à de nombreux jeunes artistes des conditions techniques de qualité elles ont été le terrain d'expérimentation et de formation pour de nombreux jeunes devenus des professionnels aguerris et compétents dans le domaines de la régie de spectacle.

Le GRIM : Groupe de Recherche et d'improvisation de Marseille a rejoint le GMEM, Groupe de Musique Expérimentale de Marseille devenu Centre national de création musicale.

La Mutuelle des Musiciens qui organisera pendant quelques années une programmation dans la salle de la Maison de la Mutualité rue François moisson dans le 2e arrondissement.

Le Cri du Port quant à lui poursuit son action de promotion du jazz au travers d'une riche programmation et de nombreuses Actions d'Éducation Artistique et Culturelle auprès de l'enfance et de la jeunesse.

Mégalitic Musical Organisation organise deux éditions du Marathon Rock en 85 et 86 une rencontre à laquelle de nombreux groupes locaux ont participé. La technique était assurée par les bénévoles de l'association Régie Réponse. Les deux manifestations ont été accueillies dans plusieurs salles, en particulier, la MJC Corderie, l'Espace Culturel Busserine... En 1987 le Marathon Rock laissera sa place au Festival Pass pour le Rock entre l'Espace Julien et la Maison de la Mutualité. Ces trois années intenses jouent un rôle structurant pour la création d'un public rock et les groupes se produisent devant un public nombreux allant au-delà de leurs réseaux habituels de copains.

 

 

L'APSM : Association pour la Promotion du Spectacle à Marseille, sera associée pendant quelques années au Cri du Port pour organiser des concerts de jazz dans plusieurs salles de la ville : le Théâtre Axel Toursky, l’Opéra de Marseille, la Salle Saint-Georges, la Maison de l’Étranger, le Chapiteau du Stadium, le Théâtre du Moulin, l’Espace Massalia...

 

Le Massilia Dub, publie le fanzine Vé et marque durablement la vie culturelle marseillaise comme l'explique le sociologue Jean-Christophe Sevin dans une publication universitaire1. Un de leur acte les plus marquant sera d'avoir soutenu et accompagné les débuts d'IAM.

 

Le journal Taktik, un précurseur de ce format en France, sera publié de 1988 à 2000. C'est un journal à 2 faces à la fois journal d'opinion et indicateur de spectacle. Certains contributeurs du fanzine Vé ont rejoint son équipe de rédaction. Dans la foulée de l’arrêt de cette publication, une petite équipe issue de la rédaction de Taktik fondera le Bimensuel Ventilo.

 

Euréka, spécialisé dans le rock, bien qu'Aixoise a tenté de développer un projet de Cité du Rock dans les locaux de l’ancienne brasserie Velten qui accueilleront finalement la Cité de la Musique portée par CPMA Centre Provençal de Musique Animation et ouvert une école de « Rock » en partenariat avec le Centre d'Animation de Quartier Saint-Mauront que je dirigeais.

 

Le Centre Info rock, qui a fonctionné de juillet 1986 à Octobre 1995 à Marseille. Le Centre d'Information Rock région Provence Alpes (départements 13, 04, 05, 84) assurait l'accueil, l'information, et l'orientation des amateurs et professionnels de la musique, il était associé au Centre d'Information et Documentation de la Jeunesse de Marseille. Par la suite il a été intégré à l'agence Arcade à Aix (devenue ARSUD) en tant que Pole Ressource des Musiques Actuelles.

 

1: https://hal.science/hal-03920823/document

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